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THERAPIE AUX CANNABINOÏDES POUR L AUTISME
MORTALITE AUTISTIQUE PRECOCE ET TRAITEMENT AVEC LE CANNABIS
Les personnes atteintes d'autisme meurent nettement plus jeunes, avec une moyenne de 36 ans par rapport à une moyenne de 72 ans pour l'ensemble de la population.
Les chercheurs de l'Ecole de Santé Publique Mailman de l'Université de Columbia aux Etats-Unis ont découvert que les personnes atteintes de troubles du spectre autistique risquent jusqu'à trois fois plus que l'ensemble de la population de subir des blessures accidentelles pouvant entraîner la mort, telles que l'asphyxie.
Leur travail, publié dans le journal "American Journal of Public Health”, montrent la nécessité pour les parents et les personnels soignants d'être conscients de ce risque pour réduire autant que possible l'incidence de blessures qui pourraient être évitées.
Il y a bien des raisons pour que les enfants atteints d'autisme courent un plus grand risque de se blesser, entre autres parce qu'ils sont aussi plus à risque de développer un trouble de l'attention avec hyperactivité (TDAH).
Des études précédentes ont déjà montré des taux de mortalité supérieurs chez les personnes atteintes d'autisme mais les causes de cette mortalité n'ont pas été pleinement étudiées et sont parfois dues à d'autres troubles également présents comme l'épilepsie ou la dépression.
Pour évaluer le type de blessures pouvant avoir une incidence dans le décès de personnes autistes, les chercheurs ont analysé des données concernant presque 40 millions de morts aux Etats-Unis entre 1999 et 2014.
L'analyse statistique a permis d'identifier un total de 1367 personnes diagnostiquées autistes, dont 381 étaient mortes par suite de blessures.
Ce sont les enfants qui étaient le plus à risque. Alors que les personnes autistes présentaient un taux de mortalité par blessure accidentelle trois fois supérieur à celui de l'ensemble de la population, concernant ceux de moins de 15 ans, la mortalité due à ces causes était 42 fois supérieure.
Les personnes autistiques peuvent courir un plus grand risque de se blesser par le fait de difficultés sensorielles et motrices (c'est à dire des difficultés à détecter leur environnement ou dans leurs mouvements), ce qui peut leur rendre la tâche encore plus difficile pour détecter et éviter le danger.
Elles peuvent aussi courir davantage de risques à cause de problèmes comportementaux qui peuvent les pousser à agir de manière impulsive ou hyperactive.
Les avantages des cannabinoïdes :
-Anti-convulsif
-Effet neuroprotecteur
-Propriétés anti-inflammatoires
-Fonctionnement avec l’épilepsie réfractaire
- Traitement des épilepsies difficiles
- Effet Anti-Dépresseur
Résumé:
L’effet anticonvulsif des cannabinoides est l’un des effets les mieux caractérisés. Les résultats des études réalisées suggèrent que les cannabinoides pourraient offrir des avantages comme traitement adjuvant devant les convulsions en les réduisant significativement
MORTALITE PRECOCE CHES LES PERSONNES ATTEINTES D'AUTISME
Une croyance répandue veut que les personnes atteintes de troubles du spectre autistique -TSA- ont une moindre espérance de vie, particulièrement celles souffrant de déficience intellectuelle grave.
Deux articles ont étudié les décès prématurés chez les personnes atteintes de TSA en les comparant à des sujets témoins du même âge, de même sexe et de même zone géographique. Les conclusions devraient frapper nos consciences.
Les personnes atteintes de TSA meurent en moyenne 18 ans plus tôt que l'ensemble de la population, selon un rapport publié le 27 mars 2016 par Autistica, une ONG britannique, rapport fondé sur ces études.
Si les personnes sont atteintes de TSA et de déficience intellectuelle, elles meurent encore plus prématurément, en moyenne 30 ans plus tôt que des normocytaires similaires sans ces deux problèmes.
Parmi les causes de décès certains accidents sont bien connus telle la noyade ou les maltraitances, par exemple, concernant les enfants comme les adultes qui échappent à la vigilance des personnels soignants.
Il y a aussi des causes médicales parfaitement identifiées, comme l'épilepsie, de 20 à 40 fois plus fréquente chez les personnes atteintes d'autisme que dans l'ensemble de la population.
Cependant ces causes ne suffisent pas à expliquer l'énorme différence entre les personnes atteintes de TSA et le groupe témoin, ce qui nous a fait rechercher les raisons des décès prématurés chez les personnes autistes.
L'article le plus récent rapporte une étude sur une cohorte de 27 122 personnes atteintes de TSA, diagnostiquées en Suède entre 1987 et 2009 comparées à 2672185 sujets témoins, assortis selon le sexe, l'âge et la région de résidence.
Environ un quart des personnes atteintes de TSA avaient des déficiences intellectuelles. Au cours de la période observée, 24 358 personnes de la population d'ensemble sont mortes, soit 0.91%, contre 706 dans le groupe atteint de TSA, soit 2.60%.
Autrement dit, le risque de mort prématurée était 2.5 fois supérieur chez les personnes atteintes de TSA. En recherchant les causes, le nombre de morts prématurées chez les personnes atteintes de TSA était plus élevé dans toutes les catégories analysées.
Cela inclut des problèmes de santé courants comme le diabète et les maladies respiratoires (pneumonie, apnée du sommeil, insuffisance respiratoire, etc.) ou le cancer, où il ne devrait y avoir aucune différence dans le pourcentage des patients affectés.
Une explication possible est que les patients atteints de TSA peuvent avoir été diagnostiqués trop tardivement du fait de leur difficultés à parler de leurs symptômes, gênes et préoccupations avec leur médecin.
De plus, comme second facteur pour cette mortalité plus élevée, les familles des personnes atteintes de TSA ont souvent des difficultés à obtenir un bon service de santé pour leurs enfants.
Les médecins de famille devraient prêter une attention particulière à leurs patients autistes, en étant plus préventif lors de l'examen d'une personne qui peut avoir du mal à parler de ce qui lui arrive.
Un autre résultat symptomatique et inquiétant est que les adultes atteints de TSA sans déficience intellectuelle avaient 9 fois plus de risque de mourir par suicide, risque encore plus marqué chez les femmes.
Cela peut refléter la solitude et la dépression vécues par de nombreuses personnes atteintes d'autisme de haut niveau. La fréquence des suicides était inférieure chez les personnes atteintes de TSA et de déficience intellectuelle.
Le second article concerne l'étude d'un groupe de 305 personnes diagnostiquées atteintes de TSA.. Ce groupe avait été identifié dans une étude épidémiologique des années 1980 dans l'Utah et a bénéficié d'un long suivi, entre 20 et 29 ans.
Le suivi a montré que 9.5% des patients étaient morts durant le temps de l'analyse (8.8% d'hommes et 11.6% de femmes), une proportion supérieure à celle de leurs fratries ne souffrant pas d'autisme et à celle de patients témoins.
Cette étude a aussi attiré l'attention sur de possibles interactions entre certains traitements concernant l'émotionnel et le comportemental (stimulants, neuroleptiques et antidépresseurs) et le contrôle de l'épilepsie puisque ces traitements peuvent réduire le seuil d'une attaque et exacerber l'activité anormale d'une attaque.
TRAITEMENT AVEC LE CANNABIS
Ces dernières années, l'usage médicinal de la marijuana a commencé à se répandre de par le monde du fait des bienfaits qu'il procure pour traiter certaines pathologies.
A cet égard, une étude menée à l'Université Hébraïque de Jérusalem a découvert que l'un de ses composants évite la destruction précoce des neurones et prolonge la vie des cellules du cerveau, prévenant ainsi des maladies dégénératives comme l'Alzheimer ou la démence.
D'autres recherches publiées dans l' "American Journal of Medicine" ont révélé que son usage médical peut réduire le niveau de glucose dans le sang et prévenir la survenue de l'obésité et du diabète.
Egalement, il a été montré que certains composants de la marijuana ont des propriétés analgésiques et anti-inflammatoires qui sont très efficaces dans le traitement de la douleur et de diverses maladies auto-immunes. En fait, certaines études ont révélé que cela pouvait être aussi très efficace pour lutter contre les tumeurs.
Bien que la Food and Drug Administration des Etats-Unis ne l'ait pas reconnue comme médicament puisque, pour ce faire, cela nécessiterait plusieurs essais cliniques vastes et rigoureux, qui jusqu'à maintenant n'ont pas été réalisés, la vérité est que plusieurs études scientifiques ont démontré son efficacité dans le traitement de certaines pathologies.
En fait, dans plusieurs états des Etats-Unis, son usage médical a été légalisé et a même commencé à être utilisé chez les enfants pour remédier à de multiples affections.
L'usage de la marijuana médicale chez les enfants est relativement récente, mais a déjà porté ses fruits. Tout est dû aux cannabinoïdes, particulièrement le cannabidiol, qui est le principal composant de la plante et qui, contrairement au tétrahydrocannabinol, n'a pas de propriétés psycho actives.
A la base, c'est un composé chimique qui a différents effets dans l'organisme : il a des propriétés anti-inflammatoires, analgésiques et antispasmodiques, tout en jouant un rôle important dans la régulation du plaisir, de la mémoire, de la concentration, de la mobilité et des sens.
Une étude a montré que la consommation régulière de cannabidiol pour des raisons médicales peut réduire la fréquence et l'intensité des crises sévères d'épilepsie chez des enfants qui ne réagissent pas à d'autres traitements. Ce fait peut aussi réduire les taux de mortalité plus élevés.
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont administré du cannabidiol par voie orale à 137 patients pendant 3 mois. Durant cette périodes 6 %, c'est à dire 12 participants, ont dû abandonner le traitement du fait d'effets secondaires. Cependant, pour le reste des patients les crises ont été réduites d'environ 54 %.
D'autres recherches sur les animaux ont montré que la consommation d'extrait de marijuana peut aussi aider à détruire certaines cellules cancéreuses, retarde la croissance d'autres et réduit la taille de tumeurs, particulièrement dans le cerveau.
Egalement, deux études menées à l'Université de New-York et à l'Université de Californie à San Francisco concernent 125 enfants atteints d'autisme qui ont suivi un traitement à base de marijuana et, bien qu'il n'y ait pas de conclusions qui fassent autorité, les chercheurs croient que ces petits pourraient tirer profit de la consommation de la plante et voir une réduction significative des symptômes - et ainsi mener à une baisse du taux de mortalité associé à l'autisme.
L'utilisation du cannabis médical pour les troubles du spectre de l'autisme (TSA), qu'elle soit légère, modérée ou complexe, permet de grands changements grâce à la prise d'huile de cannabis médicinal.
Cela change la façon de voir la vie des utilisateurs, l'interaction et les relations sociales, dans la famille et l'environnement social, aussi bien que l'évolution de la capacité à apprendre.
En général, les enfants partent d'une absorption de 20 pilules par jour avec des effets très négatifs à court, moyen et long terme pour arriver à une consommation de rares pilules ou aucune quand ils sont traités par l'huile médicinale de CBD.
A l'heure actuelle, il n'y a pas de remède pour les TSA, ni de traitement standardisé car il s'agit de troubles si complexes qu'on ne trouvera jamais deux personnes présentant le même autisme.
C'est ainsi que, puisque les enfants atteints de TSA peuvent présenter différents symptômes, les traitements et thérapies qui existent sont uniques et personnalisés pour chaque cas.
Lors du diagnostic précoce des troubles du spectre de l'autisme, les variables sont multiples et chaque enfant doit être observé en particulier au moment du diagnostic et l'usage du cannabis médical être conseillé.
Dans ce processus, on demande à la famille de bien observer l'enfant pour détecter les réactions aux cannabinoïdes afin de pouvoir trouver le bon dosage.
La recherche a souligné l'efficacité du cannabis médical car il améliore le comportement et les aptitudes à communiquer.
On a découvert qu'il y a un lien entre l'autisme et les récepteurs cannabinoïdes, tels que les récepteurs 2 au cannabinoïdes (CB2) et le système endocannabinoïde.
En 2016, une étude a été conduite avec un enfant de 6 ans atteint de ces troubles. Grâce au rapport, il a été démontré que le cannabis médical pour traiter l'autisme était efficace.
Pendant six mois, l'enfant a suivi un traitement au THC et sa maladie s'est améliorée quant à l'hyperactivité, la léthargie, l'irritabilité, les propos stéréotypés ou inappropriés.
Rien de magique dans ces traitements : procédures, évolution et persévérance. Personne ne réagit de la même manière avec l'huile de cannabis médicale, bien que nous puissions affirmer qu'elle a radicalement amélioré la vie d'un grand nombre d'enfants.
Actuellement, il n'y a aucun moyen de prévenir l'autisme ni aucun traitement totalement efficace. En ce sens, le cannabis médicinal pour son traitement peut être une alternative pour réduire ou atténuer certains symptômes typiques de la maladie.
Ces dernières années, un nombre grandissant de pays ont légalisé ou sont en voie de légaliser la marijuana à usage médical, comme le Royaume Uni, la Grèce, la Thaïlande, certains états des USA.
Le Canada et l'Uruguay sont allés plus loin et ont complètement libéralisé l'industrie de la marijuana.
En outre, l'Allemagne a lancé sa propre industrie pour cultiver le cannabis médicinal, et Israël a passé une loi autorisant l'exportation de ces produits.
Il est extrêmement important d'avoir des lois libérées de préjugés archaïques. Ces questions sont liées à la santé, aux droits des enfants et à un développement épanoui des enfants autistes.
Nous devons faire entendre notre voix et nous appelons les familles qui utilisent le cannabis médicinal à entrer en contact et à tisser des liens avec les familles qui ne peuvent pas encore accéder à ces bienfaits ou qui ne les connaissent pas.
Bibliographie sur les cannabinoïdes et l’autisme
Excess Mortality and Causes of Death in Autism Spectrum Disorders: A Follow up of the 1980s Utah/UCLA Autism Epidemiologic Study.https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4814267/
The Autism Spectrum: Human Rights Perspectives https://pediatrics.aappublications.org/content/141/Supplement_4/S369
Role of Endocannabinoids on Neuroinflammation in Autism Spectrum Disorder Preventionhttps://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5535348/
ADHD Symptoms, Autistic Traits, and Substance Use and Misuse in Adult Australian Twinshttps://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3965675/
EN CONCLUSION
La marijuana et le cannabis médicinal font référence à des souches hautement enrichies en cannabidiol, qui est reconnu pour ses propriétés médicinales, et à faible teneur en tétrahydrocannabinol (THC), le composant psychoactif aux effets récréatifs.
Le problème principal pour l'usage médical du cannabis réside dans la variation entre les différentes cultures et les problèmes légaux liés aux propriétés psychoactives du cannabis. Pour éviter ces problèmes, l'entreprise pharmaceutique britannique GW Pharma a purifié le cannabidiol qui, sous le nom d'Epidiolex, pourrait commencer à être testé dans des essais cliniques en Europe cette année.
Le cannabis est déjà en train d'être testé aux Etats-Unis sur une centaine d'enfants autistes qui présentent une résistance aux traitements médicaux, afin de confirmer son innocuité, avant de commencer les essais cliniques. Ces résultats seront présentés lors de cette réunion, qui permet aussi la rencontre entre neurologues et associations de patients, non seulement atteints du syndrome de Dravet mais aussi d'autres syndromes autistiques.
Le but est de générer un écosystème de recherche autour de l'autisme qui nous permette d'accélérer l'émergence de nouveaux médicaments. La communauté scientifique approfondit sa connaissance sur les cannabinoïdes à usage médical qui peuvent être un traitement efficace pour certains patients atteints d'autisme, afin de réduire la mortalité précoce.
En France, il n'y a qu'un seul précédent de médication approuvée dérivée du cannabis. Elle contient du cannabidiol et du THC à parts égales et est utilisée pour traiter la douleur et la spasticité chez des patients atteints de scléroses multiples.
GW Pharma se spécialise dans l'isolation des composés médicinaux de la plante de marijuana. Une fois isolés, ils ont le potentiel de devenir de nouveaux médicaments après avoir été soumis à une évaluation par les agences responsables des médicaments de chaque pays.
Le cannabidiol est un composé produit naturellement par la plante de marijuana, mais cette origine naturelle n'implique pas que ce soit sans danger. La nature a aussi inventé bien des poisons tels que la cigüe ou des toxines telles que le tétanos. Comme tout autre composé destiné à être utilisé comme médicament, le cannabidiol doit subir une évaluation rigoureuse au moyen d'essais cliniques.
La communauté scientifique n'a pas encore rendu de verdict unique sur les qualités négatives ou positives de cette plante, et ceci est accentué du fait de l'existence de preuves contradictoires qui empêchent d'établir un jugement clair et solide.
De plus, bien d'autres facteurs, qui ne sont pas nécessairement de nature médicale, entrent en jeu et divisent encore plus la position des uns ou des autres, comme le trafic de drogues et des questions morales, philosophiques et éthiques.
A ce jour, l'avenir de la relation entre l'être humain est le cannabis dépend de la généralisation de la décriminalisation, afin d'étudier seulement les propriétés thérapeutiques de la marijuana, car certaines législations, par exemple au Canada, (les premiers au monde), et de certaines entités aux Etats Unis, ont permis son usage à des fins médicales et de recherche.
La libre consommation de la plante semble lointaine ou impossible, particulièrement du fait du manque d'études précises qui, on doit le dire, ne sont même pas prises en compte. Cela laisse donc le sujet ouvert au débat.
Les patients atteints de ces maladies sont très vulnérables car elles ne suscitent pas l'intérêt de l'industrie pharmaceutique. Le monde des maladies rares nécessite une approche innovatrice pour accélérer l'émergence d'un nouveau médicament - et nous espérons que ce soit le cannabis médicinal qui aidera à réduire les symptômes de l'autisme. Bien que cela ait été prouvé dans certaines études, le besoin existe de poursuivre la recherche dans ce domaine. En particulier nous attendons avec impatience de bons essais cliniques en France.